Financée par le C2D, la structure affiche un bilan positif et des résultats concrets. Son laboratoire est unique en Afrique centrale.

Vous souhaitez savoir quelle est la population de chauve-souris hébergée par le Cameroun et quelles races sont susceptibles de transmettre le coronavirus ? Vous voulez connaître les corridors empruntés en Afrique centrale par les éléphants, lors de leur migration ? Vous souhaitez disposer de données de cartographie et d’évaluation des stocks de carbone des ressources en bambou du Cameroun ? Faites un tour au laboratoire de géomatique environnementale de l’université de Dschang. Ici, l’univers forestier camerounais n’a plus de secret. Il est décortiqué, étudié, analysé et documenté. Bienvenue dans un monde à part où éléphants, chauve-souris et autres gibiers sont au «menu» tous les jours.

C’est le 27 octobre 2014 que le Programme sectoriel forêt-environnement (PSFE 2), financé par le Contrat de désendettement et de développement (C2D) et dont la mission globale est l’aménagement et le suivi des forêts du Cameroun, signe une convention de financement d’un montant de 99,6 millions de FCfa avec l’université de Dschang. Il s’agit d’un appui à l’unité de recherche en géomatique environnementale. Un avenant, signé le 13 décembre 2019, portera ce montant à 109,6 millions de FCfa. L’université de Dschang, retenue pour accueillir le laboratoire de géomatique prévu dans la convention, est considérée comme la plus nationale des universités d’Etat car présente dans 6 des 10 régions du pays. Elle est en outre présentée, dans de nombreux classements, comme la première université du Cameroun et d’Afrique centrale en termes de performances. Elle compte 8 établissements, dont la célèbre faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA).

L’objectif principal de l’appui du C2D est de soutenir des projets de recherches, de formations et d’appui au développement (services à la communauté), portant sur les technologies de la géomatique appliquées à la gestion durable des forêts et des ressources naturelles. Dans ce cadre, et au-delà de l’appui financier pour le fonctionnement, la contribution du C2D a permis de doter le centre en infrastructures et équipements, notamment des GPS standard et pour système d’information géographique, des boussoles, des capteurs bi-fréquences, des dendromètres, des clisimètres, des logiciels pour cartographie numérique et télédétection, des licences pour la cartographie numérique, spatiale avancée et pour la télédétection, etc. Pour utiliser efficacement ce matériel et permettre un encadrement optimal des apprenants, sept enseignants-chercheurs, dont un professeur titulaire, un maître de conférences, cinq chargés de cours et autant de chercheurs, se relaient à la tâche. Et les résultats parlent d’eux-mêmes.

Des résultats parlants…

Depuis 2014, 128 personnes ont été formées par l’unité de recherche en géomatique environnementale de l’université de Dschang. Cinq sessions de formation continue en cartographie, télédétection et système d’information géographique (SIG), en faveur de la communauté universitaire de Dschang (enseignants-chercheurs et étudiants) ont été organisées. Un atelier national de formation sur la numérisation de données géologiques, cartographie et estimation de réserves de minéraux du développement, dans le cadre du Programme ACP-UE, en faveur des minéraux de développement, s’est tenu. De même, six écoles de terrain ont été organisées avec la participation de 343 étudiants et 21 enseignants chercheurs.

Au niveau de la recherche-action et de l’innovation, l’unité a produit son premier docteur PhD en 2017, grâce à une thèse soutenue avec brio par Mlle Christelle Dadem Gueguim. Par ailleurs, neuf mémoires d’ingénieur et masters de recherche ont été soutenus pendant que six projets de recherche-action ont été menés sur des thèmes aussi divers que la caractérisation du braconnage et de la viande de brousse dans le parc national de Deng-Deng et sa zone périphérique ; la gestion durable du corridor de migration de la faune reliant le parc national de Deng-Deng et l’UFA 10 065 : contraintes et opportunités ; inventaire, cartographie et évaluation des stocks de carbone des resources en bambous du Cameroon ; modélisation de réseaux écologiques : cas des corridors pour la migration des éléphants à l’Extrême Nord Cameroun. Toujours au niveau de la recherche-action, le laboratoire travaille à la finalisation d’un système de tracabilité génétique des bois tropicaux Apple Timtrace. A terme, il permettra d’identifier l’ADN de chaque essence de bois tropical et de définir avec certitude son origine.

 

Et demain, l’unité de recherche en géomatique environnementale ?

Les résultats enregistrés positionnent aujourd’hui l’unité comme une puissante structure de modélisation du monde réel, à travers son complexe d’équipement et des nouvelles technologies de l’information appliquées à l’aménagement forestier. Au moment où s’achève le financement C2D, le chef du département foresterie de l’université de Dschang et directeur de l’unité de recherche en géomatique environnementale, le Pr Maurice Tchamba, bien qu’optimiste pour l’avenir, reste néanmoins réaliste. Pour lui, les résultats engagés démontrent la pertinence et l’importance de cette unité de recherche. Avec une mobilisation plus accrue des ressources humaines, matérielles et financières, l’unité devrait pouvoir contribuer davantage au suivi des forêts du Cameroun et au renforcement de capacités des étudiants et des professionnels à l’utilisation et la valorisation des outils de géomatique appliquée à l’aménagement forestier. Aussi, conclut-il, la pérennisation des acquis passera, entre autres, par l’institutionnalisation de l’unité à travers un texte de création, la notoriété accrue et l’attractivité aux niveaux national et international et la conclusion des contrats d’assistance technique avec les sociétés privées et ONG.

Au regard du chemin parcouru et du bilan, l’espoir de voir cette pérennisation effective est permis.

Grâce au Béton compacté au rouleau (BCR) et des travaux annexes, le programme Capitales Régionales réussi le pari de changer le visage de la ville de Bafoussam.

En quelques mois, les riverains du Carrefour évêché, carrefour CEBEC Tougang Village, Carrefour touristique et d’autres coins de la ville ont vu leur quotidien changé. La couche grisâtre qui recouvrait leurs voiries habituellement rouges de poussière ou de boue était difficile d’ignorer. Bafoussam, ville pionnière au Cameroun de cette technologie, connait déjà 20km de voies revêtues et d’autres kilomètres sont à venir. 

« De par sa rigidité, le BCR est plus durable que sa structure. Nous avons également une facilité d’entretien, c’est une technologie qui est conseillée aux Collectivités Territoriales Décentralisées car est purement constitué de matériaux locaux notamment le sable, le gravier … des matériaux qu’on trouve au Cameroun » explique Jean Joël KOKAM, Coordonnateur du programme dans la ville de Bafoussam.

Aux côtés des travaux de voiries, le programme s’articule également par des équipements marchands, des services urbains de proximités comme des toilettes publiques et points d’eau dans les zones à fortes concentrations, des espaces verts ou encore le parc de loisir en pleine construction au centre-ville. La trentaine de journalistes des rédactions centrales présente dans la ville lors du voyage de presse organisé par le C2D ont pu en témoigner.

 

 

 

L’apport des fonds C2D dans l’accompagnement du processus de décentralisation au travers du Programme National de Développement Participatif (PNDP), a été au cœur des échanges le 22 octobre dernier lors de la quatrième édition des Petits Déjeuners du C2D.

Le thème : « Décentralisation au Cameroun : la contribution du C2D » pour ce petit déjeuner du C2D, a permis à Benoit LEBEURRE, Directeur de l'Agence française de Développement, Marie Madeleine NGA Coordonnateur National du PNDP et Berthe Jeanine TSAFACK coordinatrice STADE-C2D de retracer les 15 années d’appui C2D dans l’accompagnement du processus de décentralisation via le PNDP.

En matière d’appui aux communes la contribution à l’élaboration et à l’actualisation des plans communaux de développement (PCD). Dans la phase 1 a permis, 155 PCD et 3 000 PDL réalisés. Concernant la phase 2, ce sera 329 PCD effectués dans les dix régions et la phase 3, compte 351 plans en cours d’actualisation et d’élaboration. L’on compte également en réalisation, la contribution aux réformes institutionnelles en matière de décentralisation, notamment le financement de l’étude ayant abouti à la loi sur la fiscalité locale et la loi portant régime financier des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) ; L’étude sur l’évaluation des besoins en personnels de CTD, en vue de l’élaboration d’un tableau type des emplois communaux ayant donné lieu à l’arrêté du MINATD rendant exécutoires les organigrammes types et les emplois communaux.

 

Pour ce qui est de générer des activités d’engagement citoyen, l’appui à la mise en œuvre des solutions endogènes, le renforcement des capacités des CTD et les formations menées en direction des acteurs locaux dans les domaines variés s’enregistre. L’on n’oublie pas la réalisation de près de 6 800 microprojets dans les trois phases. Pour un montant global de 64 milliards de FCFA.

 

 

 

Les travaux en cours, au-delà d’impacter sur la vie des populations, entraîneront à terme une transformation totale de la ville.

 

Clovis Sipeou est un commerçant heureux. Locataire d’une boutique flambant neuve construite par le C2D-Capitales régionales à Bertoua, il ne cache pas son bonheur. Pour lui, «les projets C2D ont beaucoup transformé la ville». Pour disposer d’une boutique, il lui a juste suffi de monter un dossier et de le déposer au niveau du Contrat de désendettement et de développement (C2D). «Quelques mois après, j’ai été contacté pour les modalités et je suis entré en possession de mon local», raconte-t-il.

Comme lui, les résidents de la ville ne tarissent pas d’éloges à l’endroit du C2D. En effet, avec les différents travaux engagés dans la cité, le C2D est en train de transformer complètement le visage de chef-lieu du Soleil levant. Que ce soit au niveau des travaux d’infrastructures, des services urbains, des équipements marchands ou des espaces publics, Bertoua connaît une véritable rénovation dont les impacts sont prévisibles sur la mobilité des citoyens et la qualité de la vie.

Proximité et accessibilité

Afin de faciliter l’accès des populations certaines commodités sanitaires, le C2D-Capitales régionales a financé, pour Bertoua, la construction des toilettes publiques dans la ville, soit six pour les citoyens et dix latrines dans les écoles primaires et au lycée bilingue. De même, onze forages, équipés de pompes à motricité humaine et de dispositifs de lave-mains, ont été réalisés dans les écoles bénéficiaires de latrines pour pallier aux besoins en eau.

S’agissant de l’éclairage public, soixante candélabres solaires, répartis dans les communes de Bertoua 1er et 2ème, ont été installés à des emplacements choisis par les maires eux-mêmes.

 

Mobilité et fluidité

Afin de garantir une meilleure mobilité ainsi que la fluidité du trafic, il est prévu la construction de 15km de routes dans les deux arrondissements, dont 9km sont déjà revêtues en béton compacté au rouleau (BCR), une technologie innovante. Pour Brice Talom, résident du quartier Italie, «il y a un dicton qui dit : ‘’Quand la route passe, le développement suit.’’ Cela se vérifie désormais dans notre cité». Agnès Leba Jandima, commerçante, n’en pense pas moins : «Quand j’arrivais à Bertoua, la route desservant mon quartier était juste une piste. En plus du développement et beaucoup plus de clients, je l’espère, cette route va limiter les agressions. Auparavant, dès 17h, ça devenait dangereux de passer par ici.»

La construction de ces routes obéit, selon le coordonnateur régional du C2D-CR, à une logique voulue, à savoir desservir les services urbains de proximité, notamment les marches et les hôpitaux. C’est pourquo,i elles sont conçues comme une espèce de périphérique permettant de contourner la ville, d’y pénétrer et circuler aisément. C’est dans ce sens qu’une voie parallèle à la Nationale a été construite, allant du carrefour Cenajes en passant par Monou.

D’autre part, afin de relier Monou 1 et 2, deux quartiers distants d’à peine 300m mais séparés par un marécage, un ouvrage d’art a été construit en remplacement du «pont de singes», jadis emprunté par les riverains. D’une longueur de 300m, dans une zone entièrement marécageuse, son remblayage a nécessité et englouti 8000 camions de pierre de moellons. Cet axe permet, désormais, d’éviter un contournement de 30mn pour atteindre le centre-ville. Le programme prévoit également l’aménagement de trois grands carrefours (Cenajes, SGBC et Face à face), qui bénéficieront de feux tricolores et de l'éclairage public autonome au solaire.

 

Convivialité et détente

Bertoua aura son «Bois Ste Anatasie.» Cette phrase sonne comme une rengaine, chez les autorités en charge des travaux d’aménagement de la cité. En effet, le célèbre jardin du carrefour Warda, à Yaoundé, semble avoir inspiré les concepteurs des espaces publics de Bertoua. Ici, le C2D prévoit la construction de deux jardins dont un grand en face du palais de justice, et l’autre plus petit au lieu-dit carrefour Enia. Un autre jardin, situé au niveau du Carrefour presidential, sera réhabilité. Les deux petits jardins, dits de promenade, comporteront des bancs publics, des espaces de jeux pour enfants ainsi qu’un petit coin café. Le plus spacieux aura des allures de «Parcours vita» avec un terrain multisports, une salle de fêtes de 300 places ainsi qu’un restaurant de même capacité.

 

Fonctionnalité et ergonomie

Parmi les bâtiments qui transforment progressivement le visage de Bertoua, figurent les boutiques construites par le C2D et récemment mises en service. Leur design particulier et original a été conçu en régie par le personnel, les ingénieurs et architectes de la cellule locale de suivi du Programme Capitales régionales, avec l’appui de la cellule centrale basée à Yaoundé. Pour le coordonnateur local du C2D-Capital régionales, Alain Gbaman, l’ambition affichée consiste à «valoriser le matériel local, notamment les briquettes fabriquées sur place et donner plus d’espace aux commerçants. C’est pourquoi, chaque boutique comporte une mezzanine. Au total, 53 échoppes ont été construites et ont déjà généré 32 millions de francs de recettes dans les caisses de la communauté urbaine».

Au-delà des boutiques, il est prévu l’aménagement des grands marches de la ville, le «marché historique», en face des services du gouverneur et celui de Mokolo II. Au niveau du premier site, il est prévu l’aménagement d’îlots, d’espaces verts abritant des boutiques et entourés de voies ou allées. Un espace commercial, comprenant un supermarché, de nombreuses boutiques, un espace restauration ainsi qu’une gare routière à l'intérieur, sera érigé au quartier Ndemnam. 

Afin de décongestionner la ville, la construction de deux gares routières a été engagée, parallèlement à l'aménagement d'une plate-forme, à Bonis, en vue d’abriter les agences de voyage. Leur mise en service est prévue en fin d’année. Il est également prévu, dans le quartier Yadia à Bertoua II, la construction d’un abattoir municipal d’une capacité d'abattage de 100 bêtes/jour.

Pour couronner le tout, il est prévu la retrocession, à la mairie de la ville de Bertoua, du bâtiment dénommé Ateliers municipaux. Il s’agit d’un imposant édifice, bâti sur 400m et comprenant un côté en R+1, qui allie architecture moderne et matériaux locaux. Il abrite un bloc administratif réparti en 9 bureaux, une cuisine, une sale d’archives, des toilettes hommes et femmes, un bloc technique avec un grand hall de garage municipal enrichi de deux fosses de vidange pour véhicules ainsi qu’un bureau, pour le gestionnaire du garage.

Dans le  but de garantir la disponibilité de l’énergie électrique en tout temps, un système autonome au solaire a été installé, et un générateur de 80KVA acquis. L’enceinte globale s’étend sur 4000m2 avec un espace vert de promenade. Ce joyau architectural, dont le contrôle des travaux a été effectué en régie par la cellule locale du Programme, a coûté 350 millions FCfa. Sa rétrocession à la mairie de la ville est prévue au terme dudit Programme.

Avec tous ces équipements et infrastructures, le C2D contribute, fortement, à transformer le chef-lieu de la région du Soleil levant, tout en facilitant la vie et le bien-être des populations.

 

 

 

Success-story

Les visiteurs venus nombreux ont pu en savoir davantage sur le Programme et apprécier l'étendue des réalisations de cet outil franco-camerounais de coopération.

La 9ème édition du Salon de l’Action Gouvernementale (SAGO 2020), tenue du 22 au 25 septembre 2020 sous le thème « amélioration des prestations rendues aux usagers des services publics du Cameroun » a permis au C2D de présenter ses réalisations au Cameroun depuis 2006. Les visiteurs en nombre et qualité ont eu le loisir de découvrir pour certains et redécouvrir pour d’autres les nombreuses réalisations du Programme dans les secteurs comme les infrastructures, l’agriculture et le développement rural, l’environnement et forêts, la formation professionnelle, la recherche, la culture et bien d’autres.

Au nombre des personnalités venues visiter le stand du C2D, on compte les ministres de la Communication, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, le Maire de la ville de Yaoundé, le Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement, Président du Comité Technique Bilatéral du C2D… qui n’ont pas manqué d’exprimer leurs satisfactions et encouragements.

 

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